Socialistes encore un effort pour devenir ce que vous êtes !

septembre 2007

Les Français ont pris l’habitude de plébisciter localement les socialistes pour leur gestion sérieuse et solidaire et de les sanctionner nationalement pour un discours ultra-gauche fondé sur le déni de la réalité. Les défaites nationales répétées ont cette vertu d’inviter à la lucidité, à l’ouverture et parfois même à la refondation. Dans ces moments, le retour aux valeurs qui fondent l’identité socialiste peut être utile.

Les socialistes étaient internationalistes parce qu’ils avaient appris la leçon des guerres et parce qu’ils avaient une conscience aigue des solidarités entre travailleurs par delà les frontières. Ils sont devenus altermondialistes par peur d’une mondialisation qu’ils ne comprenaient pas et dans laquelle ils ne voyaient que les manifestations de multinationales assoiffées de profits, les dérives d’une finance débridée, et les inéquités d’une régulation au service des puissants. Bref la mondialisation c’était la misère au Sud, le chômage et les inégalités au Nord. Avec la montée des pays émergents et face à la vague des délocalisations, ils ont trouvé refuge dans le néo-protectionnisme et la remise en cause de l’intégration européenne.

Et pourtant la mondialisation c’est d’abord la moitié de la planète qui accède au développement, c’est une croissance mondiale exceptionnelle qui enrichit les détenteurs de matières premières c’est une formidable accélération du commerce mondial dont profite chaque consommateur. Dans le monde nouveau l’abondance de capitaux, l’abondance de bras prêts à s’employer font des talents scientifiques techniques et gestionnaires, la ressource rare, celle qui devient décisive pour la croissance. Pourquoi la France forte de ses talents, de ses acquis de vieille nation industrielle, fait-elle si mal ? Pourquoi ses parts de marché dans le commerce international se sont-elles effondré ? A cause de l’Europe offerte, de l’Euro fort du rôle néfaste de la BCE, nous dit-on. Le drame c’est que la France a en fait décroché par rapport à ses voisins européens grands comme l’Allemagne ou petits comme le Danemark ou l’Irlande. Le problème ne réside donc pas tant dans la mondialisation que dans les politiques menées depuis 30 ans qui n’ont pas permis d’équiper la France pour faire face à ce choc. Y a t il une réponse française à la mondialisation ? Non, mais il peut y avoir une réponse européenne fondée sur trois principes : la compensation des perdants de la mondialisation, la compétition équitable qui interdit les relations asymétriques entre pays développés et pays fermés par exemple pour le rachat d’entreprises, la régulation des échanges et des flux financiers pour prévenir les crises et faire reculer les risques systémiques. Si l’économie ouverte met à mal les hommes et les territoires il faut indemniser et requalifier. l’UE a ouvert la voie, on peut faire naître un nouveau droit.

Hérauts de l’égalité des chances et du progrès, les socialistes auraient dû être les meilleurs acteurs de l’amélioration continue des capacités et des compétences des jeunes en formation de la prime enfance à l’université, ils auraient du être aussi les meilleurs défenseurs de l’excellence universitaire. Comment une vision généreuse de l’égalité des chances a t elle pu conduire à l’abaissement de l’université française ?. Parti des travailleurs, comment les socialistes ont-ils pu accepter de devenir le parti de la RTT, des départs anticipés à la retraite et du non-travail des jeunes, si bien que la France bat des records de sous-activité. Dans une économie globalisée, les vielles nations industrielles à forts coûts salariaux ne peuvent maintenir leur position qu’en innovant en permanence. L’excellence scientifique, le transfert rapide de connaissance, la valorisation industrielle constituent les trois pôles indissociables d’une économie de la connaissance performante. Dans la bataille mondiale pour les talents, la France a besoin d’universités généralistes qui élèvent le niveau général de formation, elle a besoin de requalifier en permanence les travailleurs, elle a besoin aussi d’universités de recherche compétitives cela passe par l’autonomie, la concurrence, la mobilité, la différenciation des moyens.

Gardiens du long terme et rétifs à la politique des lobbies et à la protection des intérêts particuliers les socialistes auraient dû être au premiers rang des réformateurs des systèmes de protection sociale. Comment ont-ils pu au cours des cinq dernières années affirmer avec raison qu’il fallait avancer l’âge de la retraite pour ceux qui avaient les tâches les plus pénibles et soutenir les régimes spéciaux fondés sur les tâches pénibles du siècle dernier. La réforme sociale qui devrait être au coeur de leurs préoccupations ne peut souffrir la démagogie. Trois faits bornent aujourd’hui l’horizon de la réforme : le vieillissement, l’envolée des dépenses de santé, la peur du chômage. Pour faire face, il faut d’abord adopter un principe simple : tout gain d’espérance de vie allonge la durée d’activité faute de quoi il n’y a pas de régime de retraite public soutenable. La dépense de santé augmentant irrésistiblement Il faut admettre que si la mutualisation des gros risques est vitale, que des paniers de soins remboursables doivent être définis par la Haute Autorité de Santé. Le reste doit relever des arbitrages individuels. Enfin, en matière d’emploi, la priorité doit être le retour à l’emploi. On le sait ce qui nous guette n’est pas le chômage mais la pénurie de compétences, il faut donc assurer l’adéquation offre /demande et pour cela accompagner le chômeur par des formations adaptées,v un suivi individualisé et une indemnisation incitative.