Crise et croissance : une stratégie pour la France

vendredi 9 septembre 2011

Rapport du CAE, rédigé par Philippe Aghion, Gilbert Cette, Elie Cohen et Mathilde Lemoine, édité par La Documentation Française.

Dans ce rapport, Philippe Aghion, Gilbert Cette, Élie Cohen et Mathilde Lemoine posent la question du choix des mesures économiques favorables à la croissance française à moyen et long termes, qui tiennent compte des contraintes, notamment budgétaires, que la récente crise a accrues. À cet égard, ce rapport se situe dans la lignée d’un précédent rapport du Conseil d’analyse économique (CAE) de Philippe Aghion, Gilbert Cette, Élie Cohen et Jean Pisani-Ferry (2007), qui traitait des leviers de la croissance, et en différentiel par rapport à celui-ci, dans la mesure où la crise monétaire, financière et économique a modifié la pertinence des arbitrages à effectuer. Il développe les questions relatives à la qualité de l’offre productive et à la compétitivité de la France.

Les auteurs prônent une politique d’investissement dans l’enseignement supérieur et la R&D, de flexibilisation des marchés des biens et du travail, de sécurisation des parcours professionnels, ainsi que de soutien sectoriel à l’innovation. En raison des contraintes budgétaires apparues à la suite de la crise, les auteurs suggèrent qu’il convient de procéder, non pas à un accroissement net des dépenses, mais à un déplacement de celles-ci, de manière à garantir les conditions de la nécessaire consolidation fiscale. C’est pourquoi les auteurs mettent en lumière, notamment, les économies qui pourraient être réalisées en réduisant, voire supprimant, certaines niches fiscales, et ce en dépit des inévitables mécontentements que pareilles mesures susciteraient. Le point de vue des auteurs est donc de refuser toute position extrême - ultra-keynésianisme d’un côté, selon lequel une hausse aveugle des dépenses publiques ignorant les contraintes budgétaires serait l’impulsion indispensable à la relance macroéconomique, et monétariste de l’autre côté, selon lequel l’assainissement drastique des finances publiques serait un préalable inévitable sans effet récessif notable. Les auteurs sont partisans d’une troisième voie, celle d’une intervention ciblée internalisant la contrainte budgétaire.

Ce rapport a été discuté en présence du secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, chargé du Commerce extérieur, le 24 juin 2011.

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