C dans l’air : Le goutte-à-goutte du docteur Sarko
jeudi 19 février 2009
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Après la présentation par Nicolas Sarkozy d’une série de mesures sociales d’un montant de 2,6 milliards d’euros, "le compte n’y est pas", ont estimé les leaders syndicaux, confirmant, à l’issu de la rencontre à l’Elysée, la mobilisation du 19 mars 2009.
Trois semaines après la journée de mobilisation du 29 janvier 2009, Nicolas Sarkozy a reçu, à l’Elysée, les partenaires sociaux et présenté, lors d’une allocution radiotélévisée, les mesures qu’il compte prendre "pour que la crise ne fasse pas souffrir davantage les plus fragiles d’entre nous".
En l’occurrence, le chef de l’Etat a annoncé la suppression des deux tiers provisionnels de l’impôt sur le revenu 2008 pour les foyers relevant de la première tranche d’imposition (entre 5 853 et 11 673 euros), le versement d’une prime exceptionnelle de 500 euros pour les chômeurs "pouvant justifier entre deux et quatre mois de travail" ainsi que de 150 euros pour les familles recevant l’allocation de rentrée scolaire, des "bons d’achat de service à la personne" d’un montant de 200 euros pour les familles ou les personnes âgées et la création d’un "fonds d’investissement social" pour la formation de 2,5 à 3 milliards d’euros, dont l’Etat prendrait en charge "la moitié", en débloquant "jusqu’à 800 millions d’euros supplémentaires".
La question du partage des profits, évoquée lors de la précédente prestation radio-télévisuelle du président de la République, le 5 février, a quant à elle été confiée à une "mission d’analyse" de deux mois, conduite par le directeur général de l’INSEE, Jean-Philippe Cotis, avant une discussion entre partenaires sociaux. Mais "si des progrès ne sont pas réalisés, l’Etat prendra alors ses responsabilités", a assuré le chef de l’Etat, sans donner plus de précisions.
Enfin, Nicolas Srkozy a "encouragé" les branches et les entreprises à porter de 60 % à 75 % du salaire brut l’indemnisation du chômage partiel et "souhaité" que les dirigeants des entreprises qui "recourent massivement à du chômage partiel ou décident un licenciement économique d’ampleur" renoncent à percevoir des bonus.
Ainsi, 2,6 milliards d’euros devraient être mobilisés en faveur de mesures sociales pour contrer la crise économique. "Insuffisant", ont jugé l’ensemble des leaders syndicaux à la sortie de leur rencontre avec le chef de l’Etat, avant de se dire déterminés à maintenir la deuxième journée d’action unitaire prévue pour le 19 mars prochain, dont "le sens, le contenu, les modalités" devraient être fixés lors d’une réunion commune, lundi 23 février.
Du côté du patronat, la présidente du Medef, Laurence Parisot, s’est interrogée, pour sa part, au micro de France-Info, sur le financement de ces mesures : "Je ne sais pas si on peut dire : le compte n’y est pas, parce que moi, je n’arrive même pas à faire les comptes", a-t-elle déclaré. Et d’ajouter : "Et tout ceci se passe au même moment où Bruxelles rappelle la France à l’ordre, avec d’autres pays (...) sur les déficits".
Et que bon nombre de regards sont tournés vers la Guadeloupe, où l’île vivait sa troisième nuit d’émeutes et de violence.
Invités :
– Elie Cohen
– Jean-Christophe Le Duigou
– Bernard Brunhes
– Christophe Barbier
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