C dans l’air : Inflation, récession, impôt, etc...
mardi 2 septembre 2008
A trois semaines de la présentation du budget 2009, le gouvernement révise brutalement à la baisse ses prévisions de croissance. Avec moins de recettes fiscales, de quelle marge de manœuvre dispose-t-il pour soutenir le pouvoir d’achat ? RSA, ISF... à la tête de l’Etat, les avis divergent.
Les économistes l’avaient prévu, le Premier ministre s’est résolu, lundi 1er septembre 2008, au micro d’Europe 1, à revoir nettement à la baisse ses prévisions pour la croissance, espérant seulement "un peu plus de 1 %" cette année, alors que "nous sommes frappés par une décélération de l’économie mondiale qui est très, très sérieuse", a-t-il justifié.
Selon une première estimation de l’INSEE, le PIB de la France a reculé de 0,3 % au deuxième trimestre. Et à ce stade, l’acquis de croissance, c’est-à-dire la progression que l’économie française est sûre d’atteindre si la croissance est nulle pour le reste de l’année, est de 0,9 %.
Avec cette révision, qui sera officialisée le 24 septembre avec la présentation du projet de loi de Finances 2009 en Conseil des ministres, le gouvernement opère une coupe franche par rapport aux ambitions affichées au cours de ces douze derniers mois mais aussi dans les finances publiques.
Car avec 1 % de croissance, alors que le budget 2008 a été bâti voici près d’un an sur une hypothèse de croissance de 2,25 %, l’Etat devrait engranger moins de recettes fiscales. Le ministre du Budget, Eric Woerth, avait déjà prévenu que le ralentissement économique entraînerait une perte de 3 à 5 milliards d’euros par rapport aux recettes escomptées. Des rentrées fiscales dont le gouvernement a cruellement besoin pour contenir le déficit public (Etat, Sécurité sociale et collectivités locales) qu’il s’est engagé à ramener à 2,5 % du PIB cette année.
Dans ce contexte de crise économique, comment va évoluer le marché de l’emploi et le pouvoir d’achat des ménages en France ? Quels sont les leviers dont dispose le gouvernement pour relancer l’activité économique en 2009 ? Et alors que les clignotants des finances publiques sont au rouge, quelle stratégie fiscale faut-il adopter ?
Au sommet de l’Etat, les avis divergent. Et après des débats intenses sur la solution choisie par Nicolas Sarkozy de financer le Revenue de Solidarité Active (RSA), devant être généralisé à la mi-2009, par une nouvelle taxe, de 1,1 % sur les revenus du capital (assurance-vie, dividendes, intérêts, loyers...), la question d’un allégement de l’impôt de solidarité anime les discussions au sein du gouvernement.
Invités :
– Elie Cohen
– Jacques Marseille, professeur d’histoire économique à Paris I-Sorbonne
– Philippe Frémeaux, directeur de la rédaction du magazine économique Alternatives économiques.
– Emmanuel Lechypre, Journaliste et rédacteur en chef de L’Expansion
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